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Love & Art de la sensualité et de la beauté +18

La solitude (poème érotique)

Solitude

Je bande trop. De ma culotte
Je sors mon vit qui décalotte
Son champignon.
Etre à midi seul dans ma chambre,
En tête à tête avec son membre, 
C'est du quignon!

Mon jacquemart' me bat le ventre ; 
Dans quelque chose il faut que j'entre, 
Cul, bouche ou con.
Mais je ne vois pas ma voisine 
Lançant son œillade assassine
De son balcon.

En vain Coco dresse sa huppe : 
Dans la maison pas une jupe, 
Pas un bonnet.
La pine au poing, pose équivoque, 
À défaut de con, je t'invoque, 
Veuve Poignet !

Grande Vénus masturbatrice, 
Solitaire consolatrice
Des amoureux,
Puisque je manque de maîtresse 
Accorde au moins à ma détresse 
Tes plaisirs creux.

Prête-moi cette main adroite 
Qui sait, d'une caresse étroite, 
Saisir l'engin,
Et fait jouer la pompe à sperme 
Entre les doigts qu'elle referme 
Comme un vagin.

Enseigne-moi, j'y suis novice,
Ce jeu que Tissot nomme vice,
Ce jeu caché
Que Cupidon enfant pratique, 
Épointant sa flèche érotique 
Loin de Psyché.

Les pieds appuyés au chambranle, 
Lentement d'abord je me branle, 
Et puis presto :
Je développe mon extase,
Ponçant mon pilier de la base
Au chapiteau.

Mais la Chimère ouvre la porte. 
Une femme entre, à gorge forte, 
À reins puissants,
Qui retroussant chemise et cotte 
Met sous mon nez sa grosse motte 
Aux crins frisants ;

Puis souriante se retourne,
Et ne sachant par où j'enfourne
M'offre son cu.
Rubens, il faut que tu confesses
Par la ronde ampleur de ces fesses
Ton art vaincu !

Mais je l'empoigne par les hanches
 Et j'écarte ses cuisses blanches 
De mon genou ;
Déjà ma pine triomphante
De l'abricot forçant la fente
Y fait son trou.

Serrant le cul, haussant la croupe,
Les pieds en l'air comme en un groupe De Clodion,
Elle absorbe toute ma pine
Et retrouve de Messaline
Le tordion.

Un flot de liqueur prostatique, 
Du temple mouillant le portique, 
Écume au bord ;
Sous le choc du vit qui la pousse 
Elle crie à chaque secousse : 
Oh ! va plus fort !

Les yeux noyés, de plaisir pâle, 
Jusqu'à la garde elle s'empale, 
Comme autrefois
Du dieu Priape au fond d'un antre
Les filles s'enfonçaient au ventre
L'outil de bois.

Je la transperce d'outre en outre. 
Le spasme arrive : un jet de foutre, 
Un jet brûlant,
Parcourt mon dard comme une lave, 
Jaillit, retombe, et de sa bave
Poisse mon gland.

Quand j'ai bien égoutté mon tube, 
Je vois s'envoler le succube
Aux beaux seins nus, 
Je deviens flasque, je débande,
 Et je regrette mon offrande,
Fausse Vénus.

Sur mes doigts en nappes s'épanche
Déjà froide, la liqueur blanche ;
Tout est fini,
Et j'offre pour ton microscope
Le résultat de ma syncope, Spallanzani !

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